La marmite - Bouillon de créations

Baume - Juin 2019

 

Il m’est enfin donné d’avoir les yeux au monde, donné de le sentir

ce monde blessé dans ce que la blessure appelle en protection

appelle en entourage, en chaleur, en largeur

en espaces, terres molles,

des rêves repassés au tamis de l’histoire

un dialogue sans but qui est

divertissement profond pour la rémission

onguent du plaisir

baume de la patience

Il nous est donné de remettre à plus tard

d’écouter plus finement

voire d’abandonner, de concevoir une perte

et le présent inestimable du pas encore reçu

sans doute différent des rêves de la vie

tant qu’elle était intacte

Et dire que nous l’avons chanté, ce goût de la brûlure

dire que nous voulions être parmi ces personnages

leur sculptant un beau rôle

jouant le jeu des dettes et celui des alliances

Et dire

que nous n’avions pas vu

qu’il n’est pas question de ce dû de la terre

ni d’un compte à lui rendre

Le tout indissocié, ce qui est advenu

des erreurs de syntaxe qui nous font omettre aujourd’hui

l’espace de l’essoufflement

A présent le paysage se regarde

par des absences possibles, des adieux imaginés

presque souhaités dans l’insupportable du chevet

oubliant qu’au chevet de nous-mêmes

il faut veiller encore

Oubliant que le bourdon, le merle

la source et le ginseng

ne sont à part que de notre ignorance

et ne meurent pas plus

que notre cœur battant.